Qui décide? Toi ou les voix dans ta tête?
Il y a quelques semaines, je m’offrais une pause sur ma petite terrasse ensoleillée. Je m’étais fait couler un bon café au lait (bon, les puristes s’offusqueraient devant l’espèce de jus de chaussettes que je savoure… mais je m’en f… ) et j’ai subitement été prise d’un sentiment de gratitude intense, à en avoir les larmes aux yeux (ça t’arrive ça parfois?).
Du coup, j’ai senti le besoin de le partager. J’ai pris une jolie photo des rayons lumineux dans les fleurs avec un bout de ma tasse de café et j’ai écrit un petit texte de remerciement à la vie pour le poster sur Facebook.
Et là, je me suis prise en flagrant délit.
Je t’explique.
Je note tout ce vers quoi j’éprouve de la gratitude et je termine par dire que je savoure mon café… au lait. Et là : bing! Une petite voix dans ma tête me dit un truc du genre « Ah oui mais non, le lait, c’est un produit laitier et ce n’est pas bon pour la santé, écris plutôt que c’est un café au lait d’amandes».
Ca alors !
La petite Delphine qui vise l’excellence alimentaire a encore ramené sa fraise. Dans son système de croyances, sa façon d’envisager le monde, il est écrit que pour être ok, pour se sentir appartenir au groupe (et accessoirement anciennement validée par son ex compagnon – qui lui, ne lui demandait rien-), elle DOIT bannir le gluten, les produits et sous produits animaux, le sucre raffiné, les cuissons,… (et donc sa liberté de savourer ce qui lui chante quand elle le veut).
J’imagine que ça ne t’arrive jamais ce genre de court-circuitage? :-)
Penchons-nous sur son fonctionnement…
De façon simpliste (et c’est peut-être d’ailleurs un rappel pour toi – mais, dans mon expérience, les douces piqûres de rappel sont souvent nécessaires :-) ), tu as peut-être observé que quand tu as une décision à prendre (même parfois aussi banale que d’écrire que tu as osé mettre du lait de vache dans ton café :-) ) ou que tu es dans une situation difficile, il n’y a pas une unique voix qui parle en toi (avec une direction bien claire) mais en général, deux, trois voix qui se bousculent dans ta tête…
Comme si de multiples personnages avaient élu domicile en toi. Et, ce qui rend les choses compliquées, c’est que, les coquines, elles parlent toutes en même temps et ne collaborent pas pour trouver une solution qui satisfasse chacun. C’est la loi de la jungle : celle qui a le plus de force va l’emporter!
Un autre exemple pour rendre la chose concrète!
Imagine.
D’abord se présente à toi la part «Il faut» ( très répandue au demeurant). Elle commence à te dire que ce serait vraiment bien (version soft) que tu te mettes au sport : «tu retrouverais la forme, perdrais quelques kilos et puis, l’exercice physique c’est important. Force-toi un peu. Inscris-toi à un club et go» (ce qu’elle ne te dit pas c’est que, en réalité, tu vas sponsoriser ton club parce qu’après 8 jours, tu l’auras déserté. Que celui qui n’a jamais vécu ça lève la main). Bref.
En parallèle s’élève une autre voix. La défaitiste.
«De toute façons tu n’arriveras jamais à rien. Tu prends un engagement et puis tu laisses tout tomber. Ce sera pareil cette fois-ci. Tu n’as vraiment aucune volonté. Tu es nul, encore une fois» (pas violent du tout ça hein?).
Et parfois, une troisième rapplique. La baba cool.
« Non, surtout ne te force pas à faire quelque chose. Il faut que ça vienne naturellement. Tu es bien comme tu es. Pas la peine de t’ajouter des activités dans ton planning déjà chargé,…»
Ou encore une autre, Dame Perfection ( beaucoup plus rare… jhfhghgs… pardon, je m’étrangle ). «Tu as quand même une silhouette qui laisse à désirer. Si tu veux trouver l’amour (ou garder ton partenaire – ou avoir l’air en forme aux yeux des autres-ou… ou…), il est grand temps que tu prennes les choses en mains. Regarde ton ventre, c’est pas terrible terrible…»
Et voilà qu’avec tout ce brouhaha, soit tu ne parviens pas à prendre une décision (et tu as la sensation de stagner tout en étant frustré – Ben oui, toutes tes autres parts, elles veulent que tu les entendes!), soit à l’instant T, la part la plus forte va te faire prendre une décision, que tu regretteras deux jours plus tard (si pas dans les dix minutes) puisque les autres parts se chargeront de te dire que cette décision n’est pas ok pour elles.
Ce que je te propose aujourd’hui, comme première étape, c’est d’observer ce phénomène et d’aiguiser ton esprit à pratiquer cette présence à l’intérieur de toi qui est capable de discerner les différentes voix. Si tu le pratiques déjà, poursuis, affine, donne un nom aux parts que tu rencontres et vois la régularité avec laquelle elles rappliquent. Si c’est nouveau pour toi, exerce-toi simplement à les discerner (ah, là j’en compte 3 différentes, par exemple).
On reparlera mercredi prochain de ce qu’on peut mettre en place pour apaiser tout ça!
En attendant, bon amusement et que douces soient les heures qui viennent !
P.S. : si tu penses que cette petite bafouille pourrait plaire à quelqu’un, n’hésite pas à lui proposer de s’abonner via ce lien (et déjà merciiiii à toi pour cette diffusion).
Re P.S. : sur Facebook, j’ai écrit que je buvais un café au lait ;-)
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